Le Soleil vient de se lever sur la mer de brume qui recouvre la Plaine d'Alsace. Un spectacle grandiose pour les quelques photographes matinaux qui avaient bravé le vent glacial qui balayait le sommet du Ballon d'Alsace. Pour l'anecdote, hier, j'avais engagé la conversation avec un jeune couple qui s'installait pour un bivouac nocturne, en plein vent, au sommet de la Tête des Perches. J'essaie d'imaginer leur état ce matin !!
Comme presque chaque année à cette saison, les conditions anticycloniques plaquent le brouillard dans le fond de la Plaine d'Alsace et découvrent les Alpes Bernoises. Vu depuis la Tête des Perches (1222 m), le spectacle est grandiose.
Quelques minutes après le lever du Soleil, le ciel et le paysage, avec en toile de fond les premiers contreforts des Alpes Bernoises, ont pris une teinte surréaliste, me faisant penser à l'Apocalypse !
Pour cette scène, sous Blender 2.83, j'ai utilisé deux modules de physique : une émission de particules pour simuler la fumée et le "dynamic painting" pour simuler les traces de pneus sur deux surfaces (bitume et sable). J'ai appris également à utiliser deux caméras dans une même scène.
Sur l'un de ces deux clichés, j'ai remplacé le ciel et appliqué un léger voile d'adoucissement. Ainsi, ce cliché ne représente plus la réalité de l'instant de la prise de vue. En raison des multiples possibilités des logiciels de retouche, la photographie actuelle peut être considérée comme une oeuvre de création artistique et non plus comme un témoignage de la réalité. Peut-on dire alors que tout est faux dans la photographie ?
On peut s'interroger sur le fait que nombre de mes clichés sont des paysages de tourbières, marais ou marécages ... des lieux étranges de solitude. Cet extrait d'un poème de Guillaume Prevel pourrait répondre à cette interrogation :
En ces sanctuaires de vie fantôme
Où pullulent le mystère et l’étrange
Un voyageur égaré qui passe dérange
Ici, la nature rejette violemment la présence de l’homme
Je me demande parfois s'il est judicieux de nourrir les oiseaux ... Mais les intéressés ne semblent pas s'en plaindre car ils sont nombreux à se bousculer pour participer au festin de graines autour de la mangeoire.
Les plus timides attendent leur tour ... En faisant preuve d'anthropomorphisme, on pourrait interpréter les pensées de ce moineau !
De nombreux arbres ont gardé une partie de leur feuillage. Je crois remarquer que, depuis quelques années, la chute définitive des feuilles est de plus en plus tardive. Est-ce dû aux épisodes de canicule des trois derniers étés ?
La douce lumière matinale et le traitement en post-production subliment le rendu de ce paysage, mais la réalité est beaucoup moins flatteuse ... Tout serait-il faux dans la photographie ?
Alimentés par l'eau de la Moselle, les étangs de la Prairie du Vouau s'étendent sur une quinzaine d'hectares. Après une exploitation sous forme de gravières par la SCREG, ces lieux redevenus sauvages sont parcourus par un dédale de sentiers tracés par les pêcheurs. Les débordements des eaux de la Moselle y déposent troncs d'arbres, branches et autres détritus sur les zones les plus proches du cours d'eau.
La Renouée du Japon est une plante invasive qui, entre autres lieux, a pris possession des rives de nos cours d'eau. On pourrait presque lui pardonner son intrusion, lorsqu'à l'Automne, elle se pare d'abord des belle inflorescences blanches avant que ses feuilles virent à l'orangé ...
